Une nuit tombante, il y a deux étés, Orell Kingzy et Tio, les deux compagnons de route que nous pouvions croiser çi-et-là au détour d'une rue, erraient de bars en bars, de jours en nuits et de passions en passions. Nous ne pouvions jamais savoir ce qui allait leur arriver, à l'un ou a l'autre. Orell était en quête du Ça, une sorte de puissance de Vie qu'il avait lui-même mystifiée, et Tio fonçait avec lui, prêt à tout pour connaître et explorer toute choses qu'ils auraient pu. Quand nous les voyions, il y avait tout et n'importe quoi; des histoires insensées, des expériences délirantes, des légendes d'orgies ou d'accidents improbables ou des visions mystiques d'un jour.
Un soir, ils se sont retrouvés sur le toit d'un parking du centre-ville, à parler de tout et rien. Tio aurait lancé l'idée de s'amuser en tournant quelques épisodes d'un truc qui leur plairait. Orell était électrisé par cette lueur. Ils ont retrouvé Cali, notre soeur du Badsan qui est dans le cinéma, et ont déblatéré des tonnes d'idées pendant des heures. Au final, ils se sont mis d'accord et le lendemain, Orell avait écrit tout le premier hymne. L'idée était simple: placer tous les esprits du Ça, la musique, la poésie et les histoires de leur vie dans des cocktails abstraits. Comme Orell disait: "Les Bacchants, c'est un miroir très fin."
Tourné la caméra à la main, les Bacchants est donc un documentaire/fiction. Certaines choses ont été vécues et reproduites, certaines ont été vécues sur le moment, certains poings sont de vrais poings, et tout les instants sont une réalité pure. Les Bacchants, c'est la cristallisation de ce qui se passe réellement dans la quête du Ça tous les jours pour Orell et il est impossible pour n'importe qui de dire en le regardant ce qui est vrai ou faux.
Le Badsan